Confessions d’une voyante

Ce livre raconte la vie de ma mère qui a exercé le métier de voyante. Ce récit n’a pas pour vocation de donner des clefs pour devenir voyant, mais explique comment ce don s’est manifesté et la « genèse » de celui-ci dans la vie de ma mère.

Extrait :

ÉPILOGUE

La vie réserve toujours sa part d’imprévu -ce qui se dérobe sans cesse au jeu clair-obscur du regard– et ce même si parfois le contenu de celle-ci résonne en soi intensément. Le 17 mars 1995, Lydia quittait son enveloppe terrestre pour entreprendre un nouveau voyage; le voyage dans l’Autre-monde dont elle aimait tant parler.

Prononcer le mot « mort » dans son acception propre serait une injure à sa mémoire. Jamais un seul instant sa foi, sa volonté et son engagement dans la voie spirituelle n’ont failli. A-t-elle rejoint Mme Marcel, Joseph (dont j’appris la disparition peu de temps après) et tous les êtres qu’elle aimait ? Je ne sais et pourtant je ne puis en douter.
Lors de la rédaction de ce livre, qui s’échelonna de 1990 à 1992, j’ai suivi Lydia au fil des mots, la laissant exprimer en toute liberté son expérience. Son visage, les inflexions de sa voix traduisaient la portée et la profondeur de son ressenti, et si j’en retranscrivais les termes, l’essence même de la chose dite et vécue m’échappait totalement.

« Tu dois vivre ta propre expérience », se plaisait-elle à répéter à ceux qui lui demandaient un enseignement. Il est vrai que rien ne remplace l’implication totale, et au contact de Lydia on ressentait d’emblée l’authenticité et la force de cette implication.

Une unité qui trouvait sa propre cohérence en découlait et combien de fois ai-je découvert dans les paroles de Maîtres spirituels la nature même des réflexions de Lydia ! Son autorité était naturelle et inflexible, de celle que l’on acceptait parce que l’on savait qu’une étincelle de notre lumière intérieure filtrait au travers de ses mots.

Quant à sa «Connaissance», elle était purement empirique. Jamais rien ne passait par le filtre de l’analyse telle que nous la concevons. La sensation et son interprétation étaient intimement liées, dans une simultanéité tout à fait déconcertante et remarquable.

L’immédiateté de la perception la plaçait ainsi dans un présent sans cesse renouvelé. Bien souvent je me suis demandé quelle était la nature de cet « hôte » qui l’habitait ou bien était-ce l’inverse, à savoir qui hantait-elle pour paraphraser André Breton.

La dignité dont elle fit preuve durant sa longue et douloureuse maladie fut admirable. Même en une telle circonstance, son don de voyance se manifestait naturellement. Je la revois encore dans sa chambre d’hôpital, le regard fixe, feuilletant au loin le grand livre de l’humanité. Puis, sortant de sa contemplation, me faire ses prédictions. Il lui arrivait même de prodiguer des conseils aux médecins, lesquels restaient abasourdis devant la précision de ses visions.

Le départ de Lydia laisse un vide infini dans ma vie. Son absence qui se fait parfois présence bouscule ma « représentation de la réalité ». La douleur que l’on ressent à voir souffrir et mourir dans ses bras sa propre mère est indicible.

Un arrachement à la terre et au monde en découle. Et pourtant, Lydia avait tout fait pour me préparer à son départ, mais c’est bien après que je m’en suis rendu compte. Avant, il m’était impossible d’envisager une telle chose. Sa voix, ses paroles me reviennent en mémoire, je l’entends encore me dire: « Quand je ne serai plus là, veille à ceci et à cela » ou « Sois prudent à ce propos… » Mais ce « Quand je ne serai plus là » me semblait si loin, si impensable que je refusais de l’entendre.

À présent, une partie de moi-même s’est absentée pour la suivre sur cet autre versant de la vie. Je vis partagé, étiré entre deux dimensions. Par instant, je ne sais plus dans laquelle de ces deux dimensions je me trouve.

N’importe ! Il y a cette vibration d’amour que Lydia a composée entre nous et qui demeurera à jamais. « L’occultisme, c’est la science des énergies et l’énergie la plus forte et la plus belle est l’amour. Quand tu as réussi à établir cette note vibratoire entre une autre personne et toi, vous vous trouvez dès cet instant en union astrale car vous avez ainsi constitué un double éthérique que jamais rien ici-bas ne pourra détruire. »

Telles furent ses dernières paroles.

Fabrice Pascaud

Éd. Clair de terre
Année : 2001/2010
Prix : 17 €
174 pages

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À propos de l'auteur : Fabrice Pascaud

Astrologue et tarologue. 40 ans d’expérience. A été membre du comité de lecture de la revue « L’astrologue » fondée en 1968 par André Barbault. A exercé conjointement à son activité d’astrologue et de tarologue, le métier de journaliste durant 23 ans. Ses compétences ont été saluées par 4 étoiles dans le Guide de la voyance d’Anne Placier.

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Catégories : Publications
Publié le : 4 décembre 2011Dernière mise à jour : 12 octobre 2018Mots-clés :