Astro-Nostalgie : L’astrologue (1968 – 2022)

On a beau dire, on a beau faire, on n’arrête pas la marche du temps. Mais si le temps n’a ni commencement ni fin, les petits d’homme que nous sommes en connaissons un que l’on nomme psychologique et physiologique. Le balancier de la pendule interne d’un coup d’un seul cesse petit à petit de marquer le midi de la vie et se stabilise au nadir. Selon la formule consacrée : on prend du recul. On évalue les forces en présence, la puissance du désir puis, bon an mal an, on tourne une page, puis une autre…

C’est avec émotion pour ne pas dire tristesse que j’apprends la fin de la parution de la revue L’astrologue. Créée en 1968 par André Barbault qui assuma jusqu’en 2004 la fonction de Rédacteur en chef, cette revue tourne ses dernières pages en sa 55e année. Nicole et André Braire, responsables des Éditions Traditionnelles, avec passion et ténacité en assurèrent la publication et la diffusion.
Les Éditions Traditionnelles, sises au 11, quai Saint-Michel puis rue des Fossés Saint Bernard, ce haut lieu de l’Hermétisme compta parmi ses collaborateurs, entre autres, René Guénon et la revue de très haute tenue qu’il dirigea : « Les études traditionnelles ».

J’étais âgé de 17 ans lorsque je pénétrais pour la première fois en ce lieu. J’allais me procurer des éphémérides, les tables des maisons et le précieux tampon du zodiaque pour dresser les cartes du ciel (à cette époque, en 1977, le PC n’existait pas encore). Au fil des années, cette librairie allait devenir mon espace de rencontres et de références. Le tout renforcé par ce solide et beau lien d’amitié avec Nicole et André Braire, sans oublier, André Barbault, bien sûr. Mais en ce temps-là, j’étais loin de m’imaginer tout cela, je tissais ma vie au fil du pas.

André Barbault s’en est allé en octobre 2019, à présent, L’astrologue, tout un pan de mon histoire personnelle et affective tourne une grande page, définitivement. Armand Barbault, le frère ainé d’André, disait que Saturne nous confronte au fatum. Difficile de dire le contraire, cette pensée contient une part de vérité, et ce, quand bien même Saturne ne saurait se réduire uniquement à cette idée de destin, de fatalité.

Parmi vous, il en est certainement qui ont connu cette libraire et la revue. Restent en nous ces moments de joie liés à la connaissance de l’âme humaine grâce à ces merveilleux passeurs de lumière.

Qu’ils en soient ici remerciés.

De gauche à droite: André Barbault, André et Nicole Braire.

Fabrice Pascaud